Tuesday, July 14, 2009

Les expériences culinaires extrêmes 1 : rillettes et café au lait

Je me souviens d'une des mes aïeules qui se délectait au petit déjeuner d'un morceau de baguette ou de ficelle généreusement tartiné de rillettes, et trempé dans le café au lait...




À l'heure des recommandations du PNS, et des constats alarmants sur notre alimentation, une telle pratique apparaît comme totalement hérétique.
Juste par curiosité, calculons le nombre approximatif de calories d'un tel petit déj' :
1 tiers de baguettes = (environ) 200 calories
50 g de rillettes de porc = 250 calories
Un bol de café au lait (avec lait écrémé) = 170 calories
Total : 620 calories, soit un peu moins du tiers de la ration énergétique quotidienne (pour une femme).
Ce n'est pas monstrueux, me direz-vous... Par contre, ce n'est guère équilibré (pas de fruits, pas assez de fibres).
Peu importe, là n'est pas réellement l'objet de cette note. Imaginez la première personne qui a eu l'idée de cette association. Visiblement, c'est une pratique que l'on n'envisage guère, et qui est pourtant répandue : les Sarthois en sont amateurs (avec la célèbre rillette du Mans). Il s'agit sans doute d'une habitude paysanne, ce genre de petit déj' tenant bien au corps avant les travaux des champs. En tout cas, la pratique ne s'est guère étendue à la ville... S'installer derrière son bureau après une telle orgie de graisse ne devant guère être favorable à la productivité.

Monday, April 6, 2009

Academy Records, ou le plaisir d’acheter des disques bizarres à 1$


Restons d'humeur new-yorkaise pour ce deuxième post, mais soyons plus rockeunroll *.



New York n’est pas seulement un lieu de perdition pour les amoureux de la génoise, il est aussi le paradis des amis du rock. Etant nous-mêmes des amis de la chose, l’une de nos grandes passions consiste à aller à Academy Records acheter des disques à 1 dollar au hasard.


Située dans l’une de ces rues reliant la 5e et la 6e avenue qui recèlent des petites merveilles que souvent le touriste pressé n’a pas le temps d’explorer (il faudra un jour que l’on parle de cet excellent magasin de moules à gâteaux, chocolat à pâtisserie et figurines pour pièces montées sis dans l’une de ces rues), cette petite boutique est plutôt spécialisée dans la musique classique et le jazz. Et pourtant on y trouve aussi une grande quantité de disques de rock qui ne coûtent presque rien.


Il convient d’abord d’examiner soigneusement les bacs assez fournis consacrés spécifiquement au rockeunroll. Mais il faut assez vite se reporter vers les piles de disques entassés à l’entrée du magasin dans le plus grand désordre et vendus à des prix totalement délirants: il est fort plaisant d’explorer ces piles pendant des heures – pendant des heures **. On peut ainsi combler, pour une somme modique, les manques affligeants de sa discothèque et acquérir pour 0,99$ les albums qu’on aurait manqué de The Coral, d’Electric Soft Parade ou encore de The Dead 60’s, perdus au milieu de choses étranges et intrigantes. Le Jacket Full of danger d’Adam Green ***, ainsi que l’excellent album de Noah and the Whale nous ont coûté chacun la modique somme de 3,99$.


Notre ultime plaisir consiste cependant à acheter, au hasard, des disques dont la couverture nous met en joie : nous avons ainsi dégoté, lors de notre dernière visite, des groupes qui nous étaient totalement méconnus jusqu’alors et qui, sans susciter chez nous le même enthousiasme que MGMT, nous ont tout de même fait passer de bonnes soirées : Luke Doucet and the White Falcon (qui propose une sympathique reprise de Lovecats des Cure), Kyle Andrews, ou encore Mr. Hudson & the Library (dont la reprise de On the Street Where You live a enchanté Anne). A ce petit jeu, il arrive d’acheter de parfaites merdasses – pour 1 dollar, ce n’est pas si triste – mais aussi de trouver des choses tout à fait plaisantes ou étranges, que l’on rapporte en France en se la pétant un max : citons, par exemple, le très étrange disque d’Anti Social Music – rien à voir avec la chanson de Trust – dont la pochette, représentant une tête de cheval bleue sur un fond jaune, nous a d’emblée ravi le cœur : leur musique, qui fait une large place aux violons grinçants, fait un peu peur, mais vaut d’être écoutée.


Le problème avec Academy Records, c’est que c’est comme les cupcakes, c’est très addictif ; on voudrait y retourner sans cesse, ou ne jamais s’en aller.


Academy Records

12 W. 18th St. (between 5th and 6th Aves.)

New York, NY 10011

Tel : 212.242.3000

Fax : 212.242.3160

orders@academylpcd.com
Open seven days a week, 11am-7pm

Academy LPs (pop/rock/jazz LPs)
415 E. 12 St. (between 1st Ave and Ave A)
New York, NY 10009
Tel : 212.780.9166

Monday Through Sunday 12am to 8pm

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* Nous prononçons sormais rock n' roll comme Philippe Manoeuvre.

** Nous ne pouvons dire « pendant des heures » sans penser à Joey Starr.

*** (Note de Larocha) Le site Internet de ce mec est absolument mentiel. A visiter impérativement.


Friday, April 3, 2009

Magnolia Bakery : The Devil's Home

Le premier post de ce blog promis à un glorieux futur est dédié à un lieu de perdition fort touristique de New York : la Magnolia Bakery, réputée pour ses ignobles petits cupcakes. Vous savez, ces petits gâteaux individuels servis dans des caissettes en papier :



Jamais goûté ?
Attention, ce n’est pas un plaisir raffiné, mais bien plutôt extrêmement régressif.

Ce petit gâteau allie deux consistances, toutes les deux assez decadent (comme disent les Ricains):


  • d’abord un génoise, plutôt proche du quatre-quarts ou du muffin, si possible bien moelleuse et parfumée

  • ensuite, par-dessus, une crème au beurre bien dense, le frosting, qui fond littéralement dans la bouche.
Chez Magnolia, cette alliance est parfaitement réussie. Bien sûr, il ne manquera pas de New Yorkais (ou de Français un peu snobs) pour déclarer que Magnolia n’est qu’un piège à touristes, et que les cupcakes sont infiniment meilleurs chez Amy’s Bread ou chez Sweet Revenge.
En fait, c’est juste pour faire leurs malins. Exactement comme les Parisiens qui ricanent en voyant la queue devant Poilâne, mais qui défaillent devant ses miches (de pain, voyons !) * ou ses sablés au beurre.


Chez Magnolia, ma chère Roula et moi-même sommes d’accord, ce sont les cupcakes tout vanille qui remportent la palme. La pâte a une texture tendre et épaisse à tomber (mieux que les pubs pour PQ), et alors le frosting... Là, on est dans le domaine des grands secrets de fabrication culinaire. Parfois coloré en rose ou vert pâle, parfois simplement et angéliquement blanc, it’s a little piece of heaven.

En tout cas, si vous passez par New York, ne faites pas vos bégueules, au diable les régimes ! Une petite attente devant ce mini Eros-center du sucre vous vaudra de grandes satisfactions papillaires.


Magnolia Bakery
3 locations in New York :
- 401 Bleecker Street (Greenwich Village)
- 1240 Avenue of the Americas (Rockefeller Center)
- 200 Columbus Avenue (Uptown)


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* [Note de bas de page version vieux croûton sorbonnard] «queue», «défaillir», «miches» : où l’on voit que les plaisirs de la table rejoignent ceux du corps !
* [Note de bas de page version élève de Première littéraire du Lycée Herbert Léonard de Chaudasses (59)] «queue», «défaillir», «miches» : on remarque le champ lexical du CUL !